Injustice Environnementale en Palestine : Impact sur les Femmes et l’Éducation

Dans l’ombre des collines de Cisjordanie, un combat silencieux se mène. Celui des femmes et des enfants de la région d’Hebron, confrontés quotidiennement aux dangers des déchets électroniques. En effet, un récent séminaire organisé par l’UNESCO et Sciences Po a mis en lumière cette crise environnementale méconnue, révélant des impacts dévastateurs sur la santé, l’économie locale et l’accès à l’éducation.
Un Fléau Environnemental et Social
Pour commencer, le 20 juin 2025, au siège de l’UNESCO à Paris, s’est tenu un séminaire intitulé « Injustice environnementale, femmes et éducation », organisé par la Chaire UNESCO sur les droits de l’homme, la démocratie et la paix de l’Université nationale An-Najah. Cet événement a exploré les défis interconnectés de l’injustice environnementale et de l’accès à l’éducation. En particulier, il a mis en lumière le rôle crucial des jeunes femmes chercheuses.
Le séminaire était structuré en deux parties distinctes, chacune mettant en lumière des aspects différents mais complémentaires des défis environnementaux et éducatifs en Palestine.
Partie I : L’Impact des E-déchets sur les femmes, l’éducation, et les justices environnementales

D’une part, chaque année, entre 70 000 et 80 000 tonnes de déchets électroniques affluent vers la région d’Hebron, transformant le paysage et la vie des communautés locales. Par exemple, les témoignages recueillis par des étudiants de Sciences Po, en collaboration avec l’ONG palestinienne Women Media and Development, décrient une vision alarmante : pollution des sols, de l’eau et de l’air, augmentation des maladies respiratoires et des cancers, et une économie locale asphyxiée.
De plus, les femmes, souvent chargées du tri des déchets, sont les premières victimes de cette pollution. Leur rôle au sein du foyer les expose également davantage aux toxines présentes dans l’environnement. Quant aux enfants, ils ne sont pas épargnés, avec des cas de maladies graves et des difficultés d’accès à l’éducation. « Nous avons perdu nos terres agricoles à cause de la pollution. Maintenant, nous n’avons plus que les déchets pour survivre », confie une habitante d’Hebron.
Partie II : Les Étudiants de l’Université An-Najah

D’autre part, la seconde partie du séminaire a été menée par des étudiants affiliés à la Chaire UNESCO de l’Université nationale An-Najah. Leur présentation a porté sur les défis environnementaux et éducatifs auxquels sont confrontés les étudiants de la région de Naplouse et des villages environnants. En effet, les étudiants ont partagé leurs recherches et réflexions sur la manière dont l’injustice environnementale façonne leur accès à l’éducation et leurs perspectives d’avenir.
Face à cette crise, l’éducation est perçue comme un outil crucial pour sensibiliser et autonomiser les communautés. Ainsi des initiatives combinant théorie et pratique, sont mises en avant pour former les jeunes à devenir des agents de changement. « L’éducation est notre seule arme pour lutter contre cette injustice », déclare un étudiant palestinien.
Une Collaboration Internationale Essentielle

En conclusion, le séminaire a souligné l’importance de la collaboration entre institutions, ONG et communautés locales pour aborder ces défis complexes. En effet, les partenariats permettent de combiner des expertises variées et d’augmenter l’impact des projets de recherche. « Ensemble, nous pouvons trouver des solutions durables pour protéger notre environnement et notre avenir », affirme un représentant de l’UNESCO.
Les participants au séminaire ont appelé à des réformes légales pour renforcer la protection de l’environnement et à des actions concrètes pour soutenir les communautés affectées. De plus, ils ont également souligné la nécessité de continuer à documenter et à partager les histoires des communautés touchées pour sensibiliser et mobiliser un soutien international.
Alors que la crise des e-déchets en Palestine reste largement méconnue, ce séminaire a lancé un appel urgent à l’action. Il est temps de briser le silence et de soutenir les communautés d’Hebron dans leur combat pour la justice environnementale et l’éducation. Comme le dit une militante locale, « Nous ne demandons pas la charité, mais la justice et le droit de vivre dans un environnement sain. »
Acteurs du séminaire
Stefania Giannini : Directrice générale adjointe pour l’éducation à l’UNESCO.
Guillaume Tusseau : Directeur du Centre de recherche de l’École de droit de Sciences Po Paris et professeur de droit public à Sciences Po Paris.
Sanaa Alsarghali : Professeure de droit constitutionnel à l’Université nationale An-Najah et titulaire de la Chaire UNESCO sur les droits de l’homme, la démocratie et la paix.
Sobhi Tawil : Directeur de la Division de l’apprentissage et de l’innovation au siège de l’UNESCO.
Sharon Pia Hickey : Avocate et responsable de programme au sein des programmes de construction constitutionnelle, et de changement climatique et démocratie à International IDEA.
Clémence Roy : Candidate au master en droit à Sciences Po Paris et double diplômé de licence entre l’Université Columbia et Sciences Po Paris.
Abdelnasser Abukishk : Étudiant en troisième année à la Faculté de droit et de science politique à l’Université nationale An-Najah.
Farah Atatreh : Diplômée avec mention de la Faculté de droit à l’Université nationale An-Najah.
Alida Bizzozero : Étudiante en master en droits de l’homme et action humanitaire à Sciences Po Paris, spécialisée dans la diplomatie.
Margherita Cordellini : Étudiante en master en développement international à Sciences Po Paris.
Maria do Mar Coutinho : Étudiante en master en droits de l’homme et action humanitaire à Sciences Po Paris, spécialisée dans les genres.
Giulia Pecoraro : Étudiante en master en droits de l’homme et action humanitaire à Sciences Po Paris.
Voir plus d’information sur le rapport de Women Media And Development sur l’impact des e-déchets brûlé sur les femmes en Idna, à Hébron (en anglais) :
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